Le 21 mars 1960 à Shapeville, en Afrique du Sud, la police ouvrait le feu lors d’une manifestation pacifique contre les lois relatives aux laissez-passer imposées par l’apartheid, causant ainsi la mort de 69 personnes. C’est en commémoration de ce jour tragique que la Journée internationale pour l’élimination de la discrimination raciale est célébrée chaque année depuis 1966, engageant la communauté internationale à redoubler d’efforts pour éliminer toutes les formes de discrimination raciale. Si l’interdiction en matière de discrimination est inscrite dans tous les instruments internationaux de base relatifs aux droits humains, trop d’individus et de communautés souffrent encore des injustices et des préjugés causés par le racisme. Et Genève, ville hôte des institutions internationales, promouvant des valeurs humanistes et universelles, n’est pas épargnée.

Reste que la municipalité est active de longue date en matière de lutte contre les discriminations liées à l’origine, à la culture ou la couleur de peau, mais le chemin reste long pour parvenir à une égalité de fait, ce qui nous impose de redoubler d’efforts. La Semaine contre le racisme, établie autour de cette journée de commémoration, fait partie des actions devant contribuer à sensibiliser le public aux différentes formes de discrimination raciale. Suite à l’étude commandée par la Ville à propos des hommages rendus dans nos rues et sur nos places à des personnalités ayant encouragé le racisme, la problématique de l’espace public sera au cœur de cette édition 2022, à laquelle je vous encourage à participer.

Pour être efficace, cette lutte doit se faire à différents niveaux, et également au sein de l’administration. Lors du vote du budget 2022, le Conseil municipal a avalisé la création d’un poste de chargé-e de projets Diversité au sein de la direction des ressources humaines, qui devra permettre très concrètement de mettre en œuvre les engagements de la Ville de Genève en la matière. Par ailleurs, la constitution d’un nouveau réseau égalité-diversité, composée de 26 référent-e-s représentant les différents services de la Ville, jouera un rôle crucial pour faire progresser l’égalité et la diversité en matière d’employabilité.

Si des mesures sont déjà prises pour favoriser la diversité des profils professionnels et l’engagement de personnes issues de l’immigration – je pense ntoamment au fait que les postes de l’administration municipale sont ouverts à tout titulaire d’un permis, quel qu’il soit, ou d’une autorisation de travail valable -, il reste de nombreux freins contre lesquels nous devons lutter. Pour s’appuyer sur les chiffres, 3% des collaborateur-trice-s de la Ville sont de nationalité extra-européenne,  alors que ces personnes représentent quelque 11% de notre population. En tant qu’administration d’une ville aussi cosmopolite que Genève, nous devons faire mieux. Et nous y travaillons.