L’UDC veut priver de leurs droits démocratiques celles et ceux qui ne pensent pas comme elle
Avec sa proposition de faire disparaître la Ville de Genève d’un simple article de loi, l’UDC montre son vrai visage. Avec mépris, elle ambitionne de supprimer le droit de vote au niveau communal à 40% des citoyennes et citoyens du canton. Contrariée par un électorat plutôt faible dans les centres urbains, l’UDC tient la solution : priver de leurs droits démocratiques celles et ceux qui ne pensent pas comme elle, pour en faire une population de seconde zone! La section genevoise applique ainsi la ligne du parti national qui, en 2021 déjà, promettait de «lutter contre la politique nuisible et pique-assiette des villes de gauche». Elle démontre son cynisme vis-à-vis de la population, en particulier des plus modestes, qu’elle présente comme des «personnes assistées, ne payant aucun impôt», et qui seraient «surreprésentées» au niveau politique. Pour l’UDC, seuls les riches devraient-ils avoir le droit de participer à la vie démocratique de la cité ? Tournant le dos à celles et ceux qui ne parviennent pas à boucler leur fin de mois, rêve-t-elle d’un retour au régime censitaire, dans lequel les droits populaires sont octroyés en fonction du revenu des citoyennes et citoyens ?
Bien loin du système bâlois dont elle se prévaut, l’UDC bafoue l’histoire de notre pays. Étonnant pour qui se dit défenseur des valeurs suisses. En cherchant à affaiblir le service public, elle prétend résoudre des problématiques institutionnelles genevoises. Or, on le sait, les communes sont au plus proches des besoins des habitantes et des habitants. En transférant régulièrement des missions et des charges aux municipalités, le canton lui-même reconnaît leur efficacité.
Diviser pour mieux régner
Plutôt que de travailler à chercher des solutions pour un avenir durable dans le respect de la démocratie et des institutions, l’UDC cherche à provoquer le conflit. Elle divise pour mieux régner, dresse les campagnes contre les villes, les riches contre les pauvres, les Suisses contre les immigré-e-s, les conservateur-trice-s contre les progressistes. A Genève, l’UDC multiplie les tentatives de démantèlement des acquis sociaux ; encore dernièrement, elle proposait la suppression de deux lois pionnières en matière d’égalité entre femmes et hommes et de lutte contre les discriminations.
Sa proposition de dissoudre l’administration communale résonne comme le coup médiatique d’un parti qui peine à donner des réponses crédibles aux défis actuels. En désignant la Ville de Genève comme ennemie pour échapper aux débats de fond, le parti agrarien règle ses comptes avec la solidarité, la justice sociale et les mesures de lutte contre la crise climatique.
Notre système politique se caractérise par la vivacité des différents échelons institutionnels et par le respect de toutes les composantes qui font la Suisse. Cet équilibre a fait ses preuves. Ne fragilisons pas notre démocratie et continuons à défendre les valeurs de solidarité, de paix et de dialogue qui font la fierté de Genève et de celles et ceux qui y vivent.
Alfonso Gomez, Maire de la Ville de Genève