La transidentité fait partie de la diversité des identités
Dans le cadre de la campagne annuelle de la Ville de Genève contre l’homophobie, la biphobie et la transphobie, des affiches mettant en scène la richesse des corps queer ont essaimé dans les rues. Organisée chaque année depuis 2013, cette campagne vise à donner une visibilité aux communautés LGBTIQ+ et à sensibiliser le public aux enjeux qui les concernent spécifiquement. Pour cette édition 2022, intitulée « Nos corps, nos fiertés », nous avons choisi, de façon affirmée, de mettre l’accent sur une thématique centrale : le droit de chaque personne à l’autodétermination et au respect de son corps.
Une Opinion parue dans Le Temps du 24 mai 2022: www.letemps.ch/opinions/transidentite-partie-diversite-identites
Le plus souvent invisibilisés, voire caricaturés, ces corps queers s’affichent de manière positive à la population, dans toute leur diversité – une façon légère et à la fois terriblement sérieuse de contrarier la vision qui leur est le plus habituellement réservée. Ces visuels ont été réalisés par des artistes qui sont aussi des personnes concernées et alliées. Bien loin d’une idéalisation ou d’une glorification, elles traduisent une réalité – leur réalité -, tout à la fois subjective et légitime. Avec un message à la clé : tous les corps sont beaux, tous les corps sont valides.
Si cette campagne suscite une foule de réactions positives, certaines voix prennent son prétexte pour remettre en question le droit à l’autodétermination, particulièrement pour les personnes trans, comme l’illustre l’opinion parue le 12 mai dans le journal Le Temps. Elles y donnent l’impression d’une dérive dangereuse, en laissant insidieusement entendre que les associations détourneraient les jeunes vers la transidentité avec l’appui des pouvoirs publics.
Aujourd’hui, je tiens à réaffirmer ma conviction que les droits à l’autodétermination des personnes LGBTIQ+ et au libre choix sur toutes les décisions qui les concernent ne peuvent et ne doivent en aucune façon être remis en question. C’est un combat juste, un combat permanent – à l’image du droit des femmes à disposer de leur corps, dont les avancées furent obtenues en leur temps de haute lutte par les milieux féministes. Il s’agit de droits essentiels, inaliénables, pour lesquels nous entendons continuer à nous mobiliser, à côté des associations qui réalisent avec professionnalisme un extraordinaire travail.