Mesdames, Messieurs,

Chères et chers amis,

Je suis très heureux de vous retrouver aujourd’hui dans ce magnifique parc La Grange pour célébrer la fête nationale suisse. Cet événement est une belle occasion de nous retrouver, avec nos proches, nos amis, notre famille, dans la diversité qui caractérise Genève, afin de partager ensemble un moment convivial.

Notre fête nationale, instaurée en 1891, s’organise dans les 2272 communes que comptent notre confédération. Chaque année c’est donc au sein de la plus petite entité territoriale de notre pays que nous nous rassemblons, marquant ainsi le lien avec notre commune.

La fête nationale est une occasion joyeuse pour exprimer, voire débattre, de ce que représente la Suisse, pour nous, habitantes et habitants de Genève (et on le sait, les genevoises et les genevois aiment débattre…)

Qu’est-ce qu’une patrie ? La terre où repose nos ancêtres ? Le lieu où nous sommes né.es ? Le pays que l’on adopte ? Celui dans lequel on se sent en sécurité?

Pour certaines et certains, la patrie est le quartier, les ami.es, la famille, la communauté, pour d’autres, le village, le pays, ou des valeurs communes. Beaucoup d’entre nous ont plusieurs patries vivantes dans leur cœur. Celle de grands-parents aimés, celle de l’origine avant l’immigration, celle d’un ou d’une conjointe ou celle encore d’un endroit dont on tombe amoureux.

La définition du sentiment patriotique a évolué en fonction de l’histoire des peuples. Liée à la culture, à une langue, à un territoire, parfois à des frontières plus ou moins définies ou mouvantes, à une expérience migratoire, à une vision nationaliste ou a une volonté d’indépendance, le patriotisme concerne avant tout un sentiment d’appartenance qui se construit dans le temps.

La Confédération suisse demeure un modèle de diversité

La construction de la Suisse est ainsi le fruit de plusieurs siècles d’histoire, d’alliances et de négociations à des fins de protection et d’intérêts communs.

D’abord constituée de trois cantons alpins, elle s’est élargie au fil du temps, jusqu’à rassembler dans une même confédération et sous un même drapeau 26 entités culturellement et économiquement différentes, catholiques et protestante, de plaines ou de montagnes, urbaines ou agricoles, alémaniques, italophones, francophones et romanches.

Aujourd’hui, avec ses près de 9 millions d’habitantes et habitants, ses quatre langues officielles et sa dizaine de dialectes, la Confédération suisse demeure un modèle de diversité. Elle est un exemple de société plurielle, qui repose sur une démocratie directe et décentralisée et une culture du consensus et de la tolérance.

« Un pour tous, tous pour un » est la devise historique de la Suisse. Un héritage fort, laissé par nos ainés, qui nous rappelle que la solidarité est  le véritable ciment de notre pays alors que tout pourrait opposer notre peuple, enraciné dans ses différences linguistiques, religieuses, économiques, sociales et culturelles.

Une valeur fondamentale, également présente dans le préambule de notre Constitution, qui précise « que la force de la communauté se mesure au bien-être du plus faible de ses membres ».

A Genève, qui a adhéré à la Suisse en 1815, les valeurs inscrites dans la Constitution prennent tout leurs sens. Depuis le 17ème siècle, lorsqu’elle accueillit les réfugiés Huguenots, Genève puise sa richesse dans la diversité de ses habitantes et habitants, actuellement originaires de plus de 190 pays, qui ont construit générations après générations notre ville et contribué à sa richesse culturelle et économique.

Ville internationale et multiculturelle, siège de nombreuses organisations internationales et non gouvernementales d’importance, Genève est reconnue pour son engagement en matière de droits humains et de paix.

C’est cet engagement que nous souhaitons mettre à l’honneur aujourd’hui au sein de notre fête nationale. Un engagement envers la population genevoise, mais aussi envers les autres peuples. Un engagement pour la protection des droits humains mais aussi pour la protection de la planète, notre bien commun, la terre qui nous nourrit, essentielle à la vie.

Une écologie joyeuse, qui honore les traditions

Le village écologique et ses animations, conçues par Antoine Frammery avec le soutien du Service des relations extérieures et de la communication, que je remercie chaleureusement, est un joli clin d’œil à notre planète Terre et aux enjeux actuels. Il valorise une écologie joyeuse, qui honore les traditions, nous propose d’expérimenter d’autres modes de consommation et de découvrir ou redécouvrir une qualité de vie avec davantage de temps et de liens entre les personnes, reposant à la fois sur la créativité, la sobriété et l’entraide. Je remercie toutes les associations, les entreprises, les équipes de l’Orangerie et de la Scène Ella Fitzgerald, les artistes et les services de l’administration qui ont œuvré pour la fête.

La fête du 1er août est un rituel. Il permet de réaffirmer nos  principes fondateurs mais aussi de les mettre en perspective avec les défis qui nous attendent.

Et ceux-ci, vous le savez, sont nombreux, aussi bien sur le plan international que local. Pour les affronter et trouver des solutions qui garantissent la justice sociale, la préservation de la planète et fassent progresser la démocratie et les libertés, il nous faudra, comme nos aîné.es, réaffirmer la solidarité comme valeur essentielle. Cette solidarité doit s’incarner ici et ailleurs, au sein de l’organisation de notre société, de l’économie, de la finance, mais aussi dans une vision nouvelle du développement, de notre utilisation des ressources naturelles et de la collaboration internationale.

Enfin, parce que le 1er août est aussi l’occasion de fêter la démocratie et d’affirmer notre engagement envers les peuples qui défendent leurs droits fondamentaux, nous avons invité, comme hôte d’honneur de notre Fête nationale,  Zeinab Mousavi et Mana Mandegar qui incarnent la lutte du peuple iranien pour la liberté.

Nous avons toutes et tous suivi avec émotion et effroi la situation en Iran depuis la mort en détention de Mahsa Amini le 16 septembre dernier. Le peuple iranien, en particulier les femmes, font preuve d’un courage et d’une abnégation infinie pour réclamer la liberté et le respect des droits fondamentaux en Iran.

Aujourd’hui, je suis très ému que Zeinab Mousavi et Mana Mandegar soient à nos côtés et puissent nous adresser leur témoignage. En incarnant la voix  des peuples luttant pour leur liberté, Zeinab Mousavi et Mana Mandegar nous rappellent, non seulement la chance qui est la nôtre de vivre dans une démocratie, mais également notre devoir d’entraide envers celles et ceux qui connaissent des destins différents.

Mesdames et Messieurs,

Chères et chers ami.es,

Le Conseil administratif de la Ville de Genève poursuivra le mandat, qui lui a été donné par la population, vers une société plus solidaire et plus respectueuse de son environnement et contribuera à la promotion de ces valeurs au niveau national pour que toutes et tous ensemble nous puissions continuer à être fiers de ce beau pays qu’est la Suisse. 

 

je vous souhaite une belle fête nationale et vous remercie de votre attention.

Vive la Terre, Vive la solidarité,

Vive Genève, vive la Suisse !