Près de 600 arbres ont été plantés cet hiver, dont près de la moitié dans les rues, pour augmenter la canopée
Entre novembre 2022 et avril 2023, le Service des espaces verts (SEVE) a planté 585 arbres. Avec 197 sujets isolés sous gestion du SEVE ayant dû être abattus l’année précédente, la Ville a atteint son objectif de tripler les plantations par rapport au nombre d’abattages. Depuis le début de la législature en 2020, ce sont ainsi 2030 arbres qui ont été plantés, contre 450 à 600 sur la même période auparavant. «L’effort de plantation massive, qui constitue l’un des outils pour répondre à l’urgence climatique et rafraichir la ville, se poursuivra pour contribuer à passer d’une couverture arborée de 21% en 2020 à au moins 25% du territoire municipal en 2030», relève Alfonso Gomez, Maire de la Ville de Genève en charge de l’environnement.
Des plantations au cœur des quartiers
Près de la moitié des arbres ont été plantées dans les rues (264 spécimens). Des talus ont accueilli de nouveaux végétaux, comme celui de la rue Louis-Favre avec 10 jeunes arbres et 80 arbustes (non comptabilisés dans le décompte), inspirés de l’Ostryaie buissonnante du sud des Alpes, qui consiste à associer des arbres, arbustes et vivaces présents en Suisse et supportant bien les environnements secs et calcaires. Des préaux d’écoles (Hugo-de-Senger, Trembley), le cimetière de Saint-Georges ou le parc des Bastions font partie des lieux retenus. Une quinzaine d’arbres ont été plantés en partenariat avec l’association OneAction, mandatée pour prospecter les parcelles privées et faire le relais entre les propriétaires et la Ville, qui prend à sa charge 50% des frais. Enfin, avec un gain en surface de feuilles de 250% en moyenne et donc plus d’ombrage, le programme de réduction de la taille des arbres en tête de chat s’est poursuivi, avec 129 nouveaux arbres engagés en conversion cet hiver, notamment à la rue Hoffmann, la rue de la Terrassière et la place des Bergues.
La diversité des essences sélectionnées – une centaine au total – permet de se prémunir contre les maladies et répond à des critères de résistance aux changements climatiques ou d’intérêt pour la biodiversité. La moitié des sujets est constituée d’essences indigènes: tilleul, érable, aulne ou encore charme-houblon. Des espèces ornementales ou à caractère botanique, telles que le sophora du Japon ou le cognassier de Chine, représentent l’autre grande partie des plantations. Une quarantaine de fruitiers, majoritairement des variétés anciennes recommandées par Pro specie rara (poire à Botzi, prunier Fellenberg, etc.), viennent compléter l’ensemble.
Un objectif de 480 arbres pour l’an prochain
La période allant de juin 2022 à mai 2023 a connu un nombre d’abattages en légère baisse, notamment grâce à des intempéries moins fréquentes. Ainsi, 161 arbres isolés sous gestion du SEVE ont dû être abattus, chaque arbre étant auparavant méticuleusement expertisé, avec un recours externe lorsqu’un sujet a une haute valeur dendrologique ou que le diagnostic n’est pas certain. La moitié d’entre eux étaient morts, 35% dangereux ou dépérissant, le reste ayant fait les frais d’épisodes météorologiques extrêmes. Parmi les espèces les plus concernées, se trouvent les ormes, victime de la graphiose qui s’amplifie probablement en lien avec le réchauffement climatique, et les érables, notamment en lien avec la maladie de « la suie de l’érable ». L’hiver prochain, quelque 480 arbres devront être replantés afin de respecter le ratio de 3 pour un. A noter qu’après 3 saisons de plantations intenses, les surfaces disponibles se réduisent. Le SEVE étudie d’autres options, notamment sur les parcelles privées appartenant à la Ville, et continue d’explorer des modes de plantation alternatifs, comme les micro-forêts, pour augmenter les zones d’ombre et la biodiversité.
Des chaleurs éprouvantes pour les arbres
Malgré les soins prodigués, la succession de fortes chaleurs et de canicules en 2022 a été particulièrement éprouvante, surtout pour les jeunes spécimens qui n’ont pas encore pu construire un système racinaire suffisant. Pour atténuer cet impact, les équipes sont fortement mobilisées pour assurer le suivi pendant 3 à 5 ans des 2030 arbres plantés au cours des 3 dernières années (arrosage, contrôle des tuteurs,etc.). Le suivi tensiométrique permet de mesurer les besoins en eau des arbres et de la peinture blanche est appliquée sur les troncs pour les protéger du soleil.